Historique du bornage à fleur de lys.
Après l’annexion de la Franche-Comté à la France en 1678, la grande Réformation de Colbert s’appliqua à la forêt comtoise. Vers 1720, sous l’autorité de Louis XV, une parcelle forestière fut créée sur le versant nord et ouest de la colline bordant la forêt de Chailluz. Elle marquait la limite territoriale entre la forêt de Besançon et celles de Tallenay, Châtillon-le-Duc et Ecole-Valentin. Ceci mit un terme à d’incessantes querelles et procès entre Besançon et les communes riveraines de la forêt de Chailluz au nord et à l’ouest, qui voulaient conserver leur droit d’usage ancestraux sur la forêt. Un fossé et un talus furent aménagés pour concrétiser les limites, et des bornes à fleur de lys de grande taille, pesant près de 300 kg, furent placées dans tous les angles, le long de la limite parcellaire, entre les communes récalcitrantes et la forêt royale. Aujourd’hui, cette forêt est divisée entre plusieurs propriétaires privés: la grande parcelle royale a probablement été redistribuée après la révolution française, après la vente des biens royaux.
Dans le cadre de prospections archéologiques menées pour des programmes de recherche universitaires depuis 2009, des bornes à fleur de lys avaient été signalées sur la commune de Châtillon-le-Duc. En 2012, une borne de ce type à la limite d’Ecole et de Châtillon-le-Duc avait été découverte. Sur le terrain, cette limite parcellaire a été suivie sur environ 6.5 km. Vingt nouvelles bornes appartenant au bornage royal ont été découvertes. Elles ont été géolocalisées, mesurées et photographiées et ont fait l’objet d’un rapport scientifique déposé au service régional d’archéologie (Daval, fruchart 2014). Elles ont été ensuite enregistrés sur la carte archéologique nationale.
Curieusement, aucune borne ne limitait une très grande parcelle de forêt privé située sur la commune de Tallenay. Selon les renseignements d’un ancien du village, il est apparu que ces bornes fleurdelisées avaient été négligemment retirées en 1966 par l’ancien propriétaire.
A la suite de quelques recherches, l’association ARESAC a retrouvé neuf de ces bornes disparues. Avec l’aide précieuse du propriétaire actuel de la forêt, d’un géomètre, des membres de l’association et de quelques bénévoles, celles-ci ont pu retrouver leur place d’origine lors d’une journée de travaux qui a eu lieu sous la direction de l’ARESAC le 10 septembre 2016.
Un projet de création d’un chemin de randonnée sur le thème des bornes royales est en cours d’étude par l’association ARESAC.
Daniel DAVAL, Catherine FRUCHARTn Jean-Paul GROSBOIS et Jean-Pierre JOSSERON ont contribué au travail de recherche scientifique sur la parcelle royale.